Un lien, un fil,
L’horizon, un chemin,
Bien droit, bien solide,
Sur lequel s’engager,
La tête haute, le cœur léger.
Fil des écheveaux
De notre cerveau.
On le tien, on le tire,
On s’y risque, on avance.
Le regard clair, l’espoir tendre.
Devant soi, la boule s’épaissit
Elle gonfle, elle enfle,
On hésite, on pense,
On doute, on crie
Pour faire place.
Pour faire fi.
On la repousse encore,
A corps et à cris.
La voie était si belle, si claire.
Si prometteuse, si ambitieuse.
Trop de fils encombrent
Á présent notre vue brouillée.
Une masse sombre emmêlée
Occulte le fil désiré.
Vers lequel se tourner ?
On le cherche,
Il s’enfonce et se perd.
Dans l’entremêlement,
Nos yeux se voilent,
Notre cœur se damne.
Comment avancer ?
Se retourner ?
En faire le tour ?
S’engager dans la traversée
Sans en voir le jour ?
Prendre cette boule,
Á plein bras, en plein coeur,
Tous ces fils, ces méandres,
Les attraper et ne plus avoir peur.
Les approcher, les dompter.
Les chuchoter, les promettre,
Les apprivoiser, les défier,
Les emmener, les démettre.
Les regarder, les reconnaître.
Les caresser, les aimer.