Là, je te vois marchant
Le visage absent,
Le regard vide
De toi, du monde.
Âme errante, par milliers
Indifférente, allant, venant,
Familles campant à tes pieds
Ne vois-tu pas?
Enfant en sursis,
Projeté à la gueule du monde,
Tu n’as rien choisi
Et tu te bats comme un cafard.
Ce souffle de vie,
D’où le tiens-tu?
Cette rage de vivre,
D’où la puises-tu?
Je te regarde dans la crasse du trottoir
Qui t’absorbe, mais tu souris.
Ton étincelle de vie illumine ton visage,
Pour combien de temps encore ?
Où es-tu, la honte ? T’es-tu endormie ?
Viens donc frapper à nos portes,
Secouer nos sens, réveiller notre esprit
Endormi dans l’immensité de l’indifférence.
Et mon coeur de parler,
Et mon oeil de voir,
Impuissante résistance
A ta lutte contre Goliath.
Tu t’en moques du reste,
Car elle est vaine.
Tu as ta force et ton âme,
Qu’elle te transporte, te soulève, t’emmène
Par des chemins de beauté, des bras chaleureux,
Des océans de bonté, des champs amoureux.
Laisse-moi rêver que tout cela,
Tu le trouveras sur ta route.
Image from the series Palimpsest 2016-2020 ©Pascaline Marre