Pascaline Marre
auteur - photographe

L’image impossible

20/02/2017
JPEG - 165 kb

Une jeune femme se détourne,
Protégeant son enfant
Qu’elle serre dans ses bras
De toute son âme,
Pour ne pas y croire,
Pour une dernière fois,
Pour l’éternité.

En joue, à un mètre d’elle,
L’uniforme pointe son arme
Vise la tête, tire
comme on irait se vider,
une mère et son enfant
parce qu’ils étaient juifs.

La seconde d’après,
la mère est tombée,
l’enfant effrayé
défie l’uniforme,
en a le souffle coupé.
Ils gisent sur la terre désertée.

L’uniforme soulagé
baisse son arme,
les tire par les pieds
dans la fosse rejoindre
des enfants, des femmes,
des hommes assassinés.

Enchevêtrement de corps,
jambes et bras mêlés,
visages déchirés.
Leur être s’est envolé
retrouver les leurs
dans un monde meilleur.

L’uniforme suit les ordres
l’arme à la main
la tête creuse,
les pieds bottés,
le coeur entâché,
l’âme défigurée.

Encore et encore,
l’uniforme tire
sans peine, sans coeur,
des jours et des jours
d’un dur labeur,
on leur a promis les honneurs.

Photographe de l’histoire
témoin invisible
par qui l’horreur nous arrive,
souriais-tu aussi?
Comptais-tu les morts?
Jouais-tu de ces vies?

Moi, spectatrice
de cette histoire vive,
mère en mon âme,
je vous prends dans mes bras
pour une ultime sépulture

Une jeune femme se détourne,
Protégeant son enfant
Qu’elle serre dans ses bras
De toute son âme,
Pour ne pas y croire,
Pour une dernière fois,
Pour l’éternité.

En joue, à un mètre d’elle,
L’uniforme pointe son arme
Vise la tête,
Sur le point de tirer
Comme on irait se vider,
Une mère et son enfant
Parce qu’ils étaient juifs.

La seconde d’après,
La mère est tombée,
L’enfant effrayé
Défie l’uniforme,
En a le souffle coupé.
Ils gisent sur la terre désertée.

L’uniforme soulagé
Baisse son arme
Les tire par les pieds
Dans la fosse rejoindre
Des enfants, des femmes,
Des hommes assassinés.

Enchevêtrement de corps,
Jambes et bras mêlés,
Visages déchirés.
Leur être s’est envolé
Retrouver les leurs
Dans un monde meilleur.

L’uniforme suit les ordres
L’arme à la main
La tête creuse,
Les pieds bottés,
Le coeur entâché,
L’âme défigurée.

Encore et encore,
L’uniforme tire
Sans peine, sans coeur,
Des jours et des jours
D’un dur labeur,
On leur a promis les honneurs.

Photographe de l’histoire
Témoin invisible
Par qui l’horreur nous arrive.
Souriais-tu aussi?
Comptais-tu les morts?
Jouais-tu de ces vies?

Moi, spectatrice
De cette histoire vive,
Mère en mon âme,
Je vous prends dans mes bras
Pour une ultime sépulture
Que vous n’aurez jamais eue.

L’image est tirée du documentaire de Mickaël Prazan sur les Einzatsgruppen, escadrons de la mort, chargés d’éliminer les opposants réels ou supposés au régime nazi et en premier lieu des juifs.